Le français vient de s’enrichir de nouveaux mots avec la traduction de l’anglais d’expressions désignant des dérives liées au numérique. En effet, un certain nombre de traductions viennent d’être publiées au journal officiel cette semaine, dont 2 nous intéressent au premier plan.
Revenge porn devient « pornodivulgation ». Ce terme désigne la divulgation de photos ou de vidéos à caractère sexuel, réalisées avec ou sans le consentement d’une personne, afin de lui nuire. Les cas les plus fréquents de pornodivulgation sont le fait de vengeance suite à une rupture amoureuse. Les filles sont les plus touchées par ce phénomène qui est l’un des plus dévastateur en terme d’impact.
Cyberbullying, cyberharassment, cybertalking, deviennent «cyberharcèlement».
On pourrait être fier de cette capacité du français à simplifier et synthétiser ainsi les concepts. Malheureusement, il n’est pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour ce qui concerne la lutte contre le cyberharcèlement scolaire.
On mélange deux formes de harcèlement
Indifférencier ainsi le harcèlement entre adultes (harassment) et celui des enfants (bullying) est très mal connaître les mécanismes qui sont à l’œuvre dans les 2 cas.
La recherche de solutions efficaces risque d’en pâtir, car un problème mal énoncé reste souvent un problème sans solution. Comme cette citation est d’Albert Einstein lui-même, elle mérite peut-être qu’on s’y attarde un peu.
En effet, la mécanique du harcèlement entre enfants ne répond pas aux mêmes critères qu’un rapport de force entre adultes. Il ne peut s’agir, comme nous en avons pris l’habitude pour régler ce genre de situations, de désigner un méchant et un gentil.
Une statistique qui devrait d’ailleurs nous faire réfléchir sur cette vision manichéenne : près de 50% des harceleurs seraient d’anciens harcelés. De quoi revoir nos préjugés…
Le harcèlement scolaire est un phénomène plus complexe qui est essentiellement dirigé par la peur et la force du groupe. Pour un enfant, et particulièrement un adolescent, il n’y a rien de plus terrible que d’être exclu du groupe. C’est de cette peur que naît le plus souvent les situations de harcèlement.
Des méthodes efficaces existent
Ce n’est donc pas un hasard, si les nouvelles méthodes pour lutter contre le harcèlement scolaire et qui semblent montrer des résultats nous viennent de l’étranger (Europe du nord, pays anglo-saxons, Allemagne…) : méthode Pikas, No blame, Farsta, école de Palo Alto,…
Dans certains établissements en France, des tests sont en-cours pour évaluer l’impact de telles méthodes. Certaine, comme la méthode Pikas qui nous vient de Suède, semble avoir montré des résultats tangibles.
Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez lire : Harcèlement scolaire, nos ados doivent se prendre en main
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